La parole : partage ou verbiage ?
D’après Larousse, verbiage : flot de paroles superflues masquant la pauvreté de la pensée. Que faisons-nous de nos paroles ? Pour y réfléchir, nous vous proposons de découvrir les œuvres de Françoise Goirand. Cette artiste travaille la matière avec spontanéité, puis observe ce qui sort de ses mains et de son âme : Et si Dieu avait dit « oui » à Babel ? Rencontre.
« J’ai une formation d’architecte. Mais, ce n’est pas le métier que je souhaitais exercer. Enfant, je bricolais des babioles, je dessinais, j’aimais déjà les matières » explique Françoise, 55 ans, professeur d’arts appliqués en lycée professionnel. « Je suis née dans une famille où le non-dit est omniprésent. J’ai obéi au choix de mes parents, car le dialogue était impossible. C’est terrible, personne ne dit ce qu’il pense. » Françoise a donc travaillé comme architecte durant quelques années, puis elle a arrêté. Pas heureuse, finalement. Il faut alors choisir une autre carrière : elle devient prof. C’est un travail qu’elle aime, mais elle n’est pas rassasiée – semble-t-il – puisqu’à l’approche de la cinquantaine elle revient à ses premières amours. « Une amie me recevait dans son atelier de modelage. Je l’ai observée longtemps. Quand j’ai tenté la sculpture, il est sorti de mes mains un ange, puis un homme et une femme. Et la tour de Babel… » Françoise malaxe la terre et fouille son âme, inconsciemment, sans chercher à « faire ». La trame, en filigrane, se tisse tout de même et le résultat est surprenant : en témoignant un peu d’elle-même, l’artiste nous livre peut-être un message universel.
Ces deux femmes, se rencontrant au hasard de la vie, que pourraient-elles se raconter ?
L’une et l’autre, subissant la multiplicité des langues, sauraient-elles trouver les mots pour se comprendre ? Eussent-elles une langue unique, mondiale, arriveraient-elles à communiquer ? Si Dieu avait dit « oui » à Babel, saurions-nous mieux nous parler ? Au sein d’une même famille, entre collègues, entre amis, élus et citoyens, que faisons-nous de nos paroles ?
« J’éprouve tant de plaisir et de joie à sculpter que je ne peux plus m’en passer » confie Françoise. « La création apporte une énergie et permet de s’exprimer. Mon atelier accueille des enfants et des adultes que j’accompagne dans cette découverte.»
La sculpture, mais aussi le dessin et l’écriture, comme modes d’expression, pourquoi pas ?
Pour tenter l’expérience :
Atelier des 7 sources
40 rue de la Source • 33700 Mérignac
Contact : 06 70 21 14 51 ou f.goirand@orange.fr
Enfants : Mercredi ou samedi de 10h45 à 12h15
Expression libre • Modelage, dessin, peinture
Adultes : Mercredi et vendredi de 18h30 à 20h30
Modelage, sculpture, livres d’artistes, carnets de voyage (dessins encre et collage)
Rap mondial : ces mots qui disent le vrai
« Hip Hop, le monde est à vous » : ce documentaire diffusé dimanche 19 mai à 2h40, sur Arte, nous a laissés pantois. De cruelles vérités jaillissent du flow de cette jeunesse souffrante et combative.
Des États-Unis au Sénégal en passant par la France, l’Allemagne et la Palestine, Joshua Atesh Litle est parti à la rencontre d’artistes unis par la passion du hip-hop. Ce documentaire montre comment, d’un pays à l’autre, les rappeurs en devenir se sont saisis de ce langage protestataire pour mettre en chansons les maux de la société.
C’est dans le Bronx des années 1970 qu’est né le hip-hop. Rapidement, ce mouvement culturel protéiforme, porté par la communauté afro-américaine, trouve dans la musique son expression la plus éloquente : à côté des initiateurs du break dance et des graffeurs, la figure du MC (maître de cérémonie) subjugue les artistes en herbe. “Le rap a commencé avec de simples mots lancés comme ça. Les mots se sont transformés en phrases, les phrases en vers, les vers en paragraphes et la rime était née”, se souvient Grandmaster Caz, membre des légendaires Cold Crush Brothers. Dans le sillon des pionniers américains, le hip-hop se répand aux quatre coins du monde.
Un petit mot…
La rédaction d’Actuel, soucieuse de privilégier la qualité à la quantité, prend le temps nécessaire à préparer ses sujets avant de les publier.
Aussi, le Boss, Fatale et Vitamine, vous remercient de bien vouloir patienter encore un tout petit peu pour de nouvelles lectures.
Enjoy life !
Pourquoi tant d’E.N ?
Ne vous fiez pas au titre : il n’est pas question de haine, mais d’amour !
« C’est juste une pointe d’ironie » répond-il en souriant à une question naïve : auriez-vous rencontré la haine en chemin ? Le 14 janvier, Eric Naulleau s’est offert au public Bordelais, dans les salons de la librairie Mollat, pour parler de son livre sorti en octobre 2012. Actuel vous rapporte ce que dit l’homme, pas le contenu du livre. Parce ce que le livre, vous pouvez le lire. Quelques morceaux choisis.
Questionné par la salle sur ses virulentes prises de bec dans des émissions TV, Éric Naulleau explique : « Je crois que l’auteur idéal est celui qui porte en lui une absolue nécessité d’écrire. Il lui est indispensable de mettre sur papier son message, son témoignage, sur des évènements qui touchent à l’essentiel de la vie.» Son timbre de voix est posé, sérieux même, il ne plaisante pas. Avec un clin d’œil en direction du public, il précise que sa démarche subversive est destinée à un type d’écriture bien plus qu’à un auteur. C’est l’éditeur et le critique littéraire qui s’expriment. C’est, en tout cas, l’homme de raison qui exerce sa liberté d’expression et d’opinion au risque de froisser des susceptibilités. Pas tendre avec les rentrées littéraires de septembre, qu’il qualifie de « ballets organisés par des attachées de presse selon les consignes des éditeurs », il explique sa virulence à l’égard de certains ouvrages. « Quand le livre est vide de substance, il me semble évident qu’il n’a été motivé que par un besoin de produire et non par une nécessité d’écrire. Je trouve finalement moins violent de le dire à l’auteur, en le regardant droit dans les yeux, que lui laisser croire que son travail est magnifique si je n’en suis pas convaincu. J’ai lu le livre, jusqu’au bout, cela me permet d’être authentique. » Une authenticité acerbe et bienveillante qui ressemble étrangement à l’éducation qu’on tente d’apporter à nos enfants. Qui n’a dit un jour à sa progéniture : refais donc ton devoir, il est bâclé ?
Foot et poésie : Quand la culture a les idées larges
« J’ai enseigné le Français en Bulgarie » raconte-t-il. « Pour la majorité des Bulgares, la poésie n’est pas – comme un France – un agrément d’après-dîner pour aider à la digestion, elle est indispensable comme l’air qu’on respire. » De la salle, on lui demande pourquoi avoir fait cohabiter des chroniques littéraires et sportives dans son livre. Passionné de foot et de littérature, Eric Naulleau dénonce le clivage entre sport et poésie insidieusement « institué » par notre société française prompte à caser les genres. Ne se mêle pas de littérature, encore moins de poésie, qui veut ! « Je pense que la culture est un ensemble. Sport et littérature en font partie au même titre » souligne-t-il. Un esprit sain dans un corps sain, tous deux alimentés par ce que la culture offre de meilleur en somme.
La conférence touche à sa fin, les dédicaces et photos s’éternisent. Patient, souriant, accessible, Eric Naulleau – quand on l’a en face de soi – ne ressemble pas vraiment à l’homme incisif de la TV. On devine une générosité et une bienveillance qui ressembleraient bien à de l’amour pour le genre humain.
La rédaction a décidé de tenter une expérience pour vérifier les propos de M. Naulleau !
Alex, jeune Bulgare, accepte – sans savoir de quoi il retourne – de répondre à une unique question :
Aimez-vous la poésie ? Sa réponse fuse aussitôt : « Ah oui ! Trop !»
Alex doit avoir une vingtaine d’années.
Il travaille dans une sandwicherie et possède un accent à tomber par terre.
Merci à lui pour sa participation !
Journée internationale de lutte contre la violence faite aux femmes
Mea Culpa, je suis une femme.
Mea culpa, petite ou grande, brune ou blonde, je suis belle.
Mea culpa, pour les hommes je suis désirable.
Mea culpa, avec mon charme, je les ensorcelle.
Mea culpa, en plus, je suis rebelle.
Et pour tout ça, ils cherchent à me soumettre.
Mea culpa, je ne me laisse pas faire.
Mea culpa, c’est ainsi que je suis naturelle.
Mea culpa, mon naturel, c’est de n’être pas muette :
Mes ardeurs, pour de nobles combats, je les conserve.
Et ma plume est parfois une lame qui lacère.
Je me moque de ce qu’on en dira.
Ça m’indiffère ce qu’on en pensera.
Quand bien même à la rue on me jette,
Je rebondis et avance de plus belle.
Sur un carton, sous un pont, je peux dormir.
Du moment que de liberté je ne suis pas privée.
Du bon droit, mon seul roi, je veux user.
Tant de larmes sur mes joues ont coulé.
Tant de drames dans ma vie sont passés.
Dans ce champ de ruines une parole est cultivée.
Un seul mot suffit à résumer :
NON
Ce petit mot si souvent dénigré,
A la femme on refuse son usage et sa destinée.
Pour dire stop, celui-ci est pourtant désigné.
A QUAND UNE ÉCOUTE ATTENTIVE ?
Il est simple, il me semble, de comprendre.
Du moment qu’on est prêt à entendre.
Quand on dit NON, c’est qu’on est mal disposée.
Ce n’est pas dans l’insistance qu’un homme se laisse aimer.
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Pour être écoutée, entendue, accompagnée, soutenue :
La Maison des Femmes – 27, cours Alsace Lorraine – 33000 Bordeaux – Tel : 05 56 51 30 95
E-mail : maison.des.femmes@wanadoo.fr – Site : http://maisondesfemmes.bx.free.fr
2/ Modernes et zen : Trop à faire ?
Quand y’en a marre de tout gérer, un seul mot : déléguez ! Si la crise de nerfs pointe, mieux vaut lever le pied. Il ne sert à rien de s’épuiser. A l’impossible, nul n’est tenu ! Comment ça plus facile à dire qu’à faire ? Puisqu’on vous dit qu’il est possible de s’en sortir indemne ! M’enfin ! Suivez ces quelques pistes et on en reparle…
Le stress est néfaste pour la santé psychologique et physique. Notre rythme de vie s’accélère sans cesse, engendrant des tensions. Nous sommes en quête perpétuelle de performance, car nous vivons dans un environnement où le plus fort gagne. Certes, nous n’en sommes plus à la loi de la jungle, mais… enfin, par moment, ça y ressemble un peu quand même.
La solution ? Déléguer de temps en temps : Monsieur peut apprendre à faire tourner la machine à laver. Loulou et Pucinette épluchent les légumes pendant que vous vous occupez de la viande. Les enfants aiment participer si tant est qu’on leur présente les choses comme un jeu. « Le premier qui a fini d’éplucher ses patates a gagné une sortie au cinéma avec Papa dimanche ! » Et hop, ce dimanche, en voilà deux de casés pour trois heures : le temps pour vous de prendre un bon bain chaud ou d’aller chez Julie, votre meilleure copine, pour prendre le café. Celui qui a traîné pour ses patates vous accompagnera, l’idéal étant que Julie aie un gamin aussi pour l’occuper…
Et tout est à l’avenant pour déléguer. Pensez à tout ce qui est accessible si vous dégagez du temps. Mettez les aptitudes des uns et des autres à la maison pour avoir de l’aide. N’hésitez pas à user d’un petit peu d’autorité sur les enfants, ils aiment être cadrés. Allez, c’est décidé, on s’y met dès aujourd’hui, on appelle Chéri et on lui dit « M’amour, fais tourner la lessive, je passe chez le coiffeur… »
1/ Modernes et zen : J’fais l’ménage alors…
… je m’en moque éperdument d’avoir le look de Tata Yoyo ! Faux ! Première bourde à éviter. On se looke pour soi avant de le faire pour les autres. Et même pour faire le ménage, histoire de garder le moral. On ne vous dit pas de vous saper comme pour un resto, mais de faire attention à ne pas devenir Madame Bidochon ! C’est prouvé, se laisser aller commence par négliger sa garde-robe. Alors, on choisit un survet’ sympa et confortable, on oublie tablier et robe-sac à patates.
Monsieur « votre homme » sera tout content de vous voir passer l’aspirateur, moulée comme jamais dans ce petit survêtement que vous aurez déniché – pour pas cher – au marché du quartier. Pas question de délaisser votre sex-appeal sous prétexte que l’eau de javel ça fait d’horribles taches. Si c’est là le problème qui vous tracasse, prenez un survet’ blanc ! Au passage, petit rappel pratique, l’eau de javel ne conserve ses propriétés désinfectantes que diluée dans de l’eau froide. D’ailleurs, à propos d’eau froide, pour éviter les gerçures (disgracieuses), il ne faut pas hésiter à porter des gants. Ils ont plusieurs avantages. Outre le fait d’éviter les gerçures et de ruiner votre manucure soigneusement faite la veille, ils vont vous permettre de gagner en force pour essorer serpillères et torchons mouillés. Si si, c’est vrai, ça marche bien pour avoir plus de poigne ! Et quand on frotte et qu’on récure, eh bien un p’tit peu plus de poigne ne fait pas de mal…
Faire du ménage une p’tite fête
Faites de cette phrase un adage. Répétez-la en boucle chaque fois que vous vous préparez à nettoyer votre maison. Mettez la sono à fond, vos meilleurs morceaux, si possible un rythme endiablé pour vous trémousser autour du balai. Mais puisqu’on vous dit que Monsieur « votre homme » sera content… Comment ça les enfants ? Mais si les enfants voient danser Maman, il y a fort à parier qu’ils vont vous rejoindre sur cette piste de danse improvisée dans le salon… Et toc ! Tiens mon canard prend donc un chiffon et fais la poussière avec Mamounette ! Et paf ! Tiens ma louloute attrape donc la balayette pour ramasser les miettes sous la table ! Et voilà deux gentils petits bouts qui – tout contents de participer à la fête – vont venir vous filer un coup de main l’air de rien… Si, en plus, vous avez dans vos CD quelques chansons françaises faciles à reprendre en chœur, c’est un succès assuré !
Femmes modernes, restez zen !
La rédaction d’Actuel a été saisie pour mener une enquête sur le quotidien de la femme moderne. Afin de ne pas effrayer nos plus jeunes lectrices, nous avons opté pour le dévoilement progressif de nos investigations. Nous tenons néanmoins à informer que les plus sensibles devraient peut-être s’abstenir…
Notre point de départ est – bien entendu – l’actualité de la femme avertie, aguerrie, rusée même devons-nous ajouter, qui a compris comment mettre la maisonnée toute entière à contribution de ses justes aspirations : mener de front carrière familiale ET professionnelle.
N’allez surtout pas croire qu’il est facile et simple d’obtenir le résultat escompté. Que nenni ! Le parcours est semé d’embuches de toutes sortes. Notre ambition n’est point de vous donner de recettes miracles. Nous vous devons une totale franchise en la matière : de miracle, il n’y a pas ! Et de matière, il vous faudra user – souvent et longtemps – de la grise qui vous sert de cerveau… Mais, qu’importe l’effort ! Si vous persévérez, du résultat vous obtiendrez !
Au regard de l’ampleur des informations recueillies, nous devons fractionner en chapitres les éléments devant vous permettre de vous réaliser pleinement.
Bonnes lectures !
Avec ses bonbons, il m’a fait fondre !
Les bonbons sont pour les enfants. Voilà, tout est dit. Eh bien, pas d’accord ! On peut être un adulte accompli, jongler avec adresse entre stress et pause café et redécouvrir les douceurs de l’enfance. Délicieuse expérience. Fatale a recueilli le témoignage d’Ysaline.
« Pourquoi est-ce que je joue à la grande personne ? Parce que tout ce qui m’environne exige une performance permanente. Et je m’y colle allègrement. Parce que l’adrénaline, j’aime. » De jour comme de nuit, son cerveau bouillonne. Elle a des idées à la pelle, elle en transforme certaines en projets. Elle médite, elle gère, elle court, elle court, elle court… « Chaque matin, c’est le même rituel : agenda, café, clope. Dans ma tête, j’ai le planning de ma journée à la minute près. Toujours l’impression de manquer de temps… » Ysaline, 35 ans, est co-gérante d’une société de négoce de matériels informatiques. Elle a beaucoup de clients masculins. « Tous plus courtois les uns que les autres » précise-t-elle. « Ils m’invitent à déjeuner dans des restos chics, à la mode et très chers » s’amuse-t-elle à souligner avec un clin d’oeil. L’univers d’Ysaline est feutré, confortable, rien ne vient remettre en question son horloge personnelle. Sauf que la vie aime les surprises ! « Il m’arrive de prendre un café dans le bristroquet du quartier avec un ami qui vit à côté. C’est un garçon adorable, que j’apprécie bien. Il a un look de collégien, avec ses converses aux pieds et ses jeans délavés. Pas du tout le genre des hommes d’affaires que je rencontre habituellement » confie-t-elle avec un sourire attendri. Et de poursuivre sur le ton de la confidence : « Aujourd’hui, il a déboulé je ne sais d’où et a fourré dans mon sac à main : deux sucettes, un Malabar et une pochette de Haribo. Comme si c’était la chose la plus naturelle au monde de m’offrir des bonbons en guise de bonjour ! » Elle éclate d’un rire franc, visiblement heureuse de l’anecdote et explique que « ça m’a fait un électrochoc au cœur. C’est pas un bébé mon pote, beau trentenaire, vif d’esprit et plein d’humour. Avec ses bonbons, il me fait fondre. Tout à coup, j’ai 7 ans, j’ai sur la tête les couettes que me faisait ma mère ! Je me revois à grignoter à la récré ces pépites de bonheur. Eh ! Une sucette bleue, je vais avoir une langue de stroumphette toute la matinée. Eh ! Une verte, tu crois qu’elle a le goût de l’herbe ? » Ysaline a les yeux qui brillent en y repensant.
Une question se pose : bon, et alors ?
« Ce petit geste m’a rappelé que nous avons tous un enfant enfoui en nous, je vais aller à la rencontre du mien plus souvent. Parce que l’enfant en nous sait – instinctivement – où est sa joie de vivre. La mienne n’est pas dans le challenge de la vente qui fracasse tous les scores. Elle réside dans le partage et la spontanéité de l’amitié. »
Cap ou pas cap de rencontrer ma soeur ?
Incroyable l’effet que peut produire une frangine sur notre boy-friend. Elle fait peur semble-t-il ! Comme si prendre un café et papoter allait inverser l’ordre naturel du monde… En fait, c’est l’ordre interne du petit ami qui est compromis. Comment gérer la crise (de nerfs ou de rire, c’est au choix) ? Fatale vous explique ça.
« Noooon ! Laisse-moi partir… » gémit-il en grimaçant. « Mais, euh, nan, mais attends, nan, pas maintenant… » : c’est là tout le vocabulaire dont il dispose ? Il est tout rouge, il bafouille, il est sur le point de piquer un sprint ? N’en doutez pas, votre petit ami n’est pas encore prêt à rencontrer votre frangine. Même si elle a débarqué au déjeuner sans prévenir. « Ah ! Sauve qui peut ! » se dit-il. J’aurais pensé, comme ça hein, sans réfléchir, que la rencontre serait anodine. Point du tout. En tout cas, la première fois n’est pas sans bouleverser l’homme. Depuis quelques semaines, je déjeune avec Jules dans le quartier où je bosse. Parfois, je le croise le matin aussi, au moment du café avant d’embaucher. Il est d’agréable compagnie, il me présente quelques-unes des personnes qui gravitent autour de lui. Pas toujours simple d’être à l’aise, mais j’me dis que j’suis une grande personne, j’peux gérer mes émotions. Après tout, son sourire vaut bien la peine d’être entourée d’inconnus. Ce matin, méga-surprise, son frère se joint à nous. Glups, j’avale dix fois ma salive… Aïe aïe, mes mains sont moites, je me rends compte que la venue de son frère m’impressionne. Pas grave, je m’accroche à ma chaise, à ma tasse de café, à la conversation… Plus que cinq minutes et je file au bureau. Je m’en sors comme je peux, j’espère surtout ne pas avoir rougi (c’est terrible d’être affligée de cet incontrôlable afflux sanguin au visage).
Du sang froid dans les veines ?
Un quart d’heure avant la pause déj’ ma frangine m’envoie un sms sans appel : Hey Fatale, on mange ensemble, je suis là dans dix minutes, lalala… Ok, la vie a décidé que, Jules et moi, on est mûrs pour se présenter nos fratries. Bah, allons-y ! J’la rejoins en terrasse et dans le même temps informe Jules (qui est en route) que ma frangine a débarqué pour déjeuner. Réponse sms immédiate : Noooon !! Hein, pardon ??? J’t'ai pas annoncé une opération à coeur ouvert m’enfin… Pas de bol pour lui, le seul lieu pour déjeuner est précisément là où nous sommes. Il a le choix entre : 1) faire bonne figure, 2) piquer un sprint pour se sortir de là. Ben, il a choisi le 2… a hésité un moment, une fraction de seconde m’a suffi pour le rattraper par la chemise ! De là, un échange d’une autre dimension :
« J’me suis pas défilée devant ton frère ! « Mais nan ! C’est pas ça ! J’ai plus le temps, j’ai des trucs à faire ! » « Ton truc à faire là, c’est de venir à table ! » « Mais, euh, nan, mais attends, nan, pas maintenant… » Face à la force de ce dernier argument, me suis sentie démunie… C’est alors que je me suis souvenue du magnifique film de Yann Samuell : Jeux d’enfants. Si ce n’est déjà fait, regardez-le. Et si c’est fait, recommencez. Ces jeux/tests/découvertes sont autant de petits ou grands moments de joie. Et pour ne pas gâcher son sourire par un acharnement stérile, j’ai finalement lâché prise. Ben oui, comme vous le disait Vitamine (cf.happy-birthday), lâcher prise évite les rides.
Bref, conclusion du jour : Quand votre boy-friend sera cap de rencontrer vos proches, c’est qu’il aura acquis du sang-froid dans les veines.